Comme tout le Monde le sait, Jésus est né en Provence et cette vérité est perpétuée au travers de notre traditionnelle Crèche Provençale.
Voici de nombreuses années, les santons, qui accompagnaient les rois Mages, firent une pause sur le chemin du retour. Quelques-uns sortirent les boules pour faire une partie de pétanque. Ils décidèrent que l’équipe perdante devrait confectionner un gâteau pour l’ensemble de la troupe.
Après une lutte acharnée et colorée, mais tout de même pleine d’amitié, il se trouva que la doublette composée de Théo et d’Epi perdirent la dernière partie sur le lamentable score de 13 à 0. Copieusement sifflés, ils furent contraints d’embrasser le joli popotin de Fanny qui n’était jamais loin lorsqu’elle entendait les bruits des carreaux. Une fois cette coutume réalisée, ils durent s’atteler à la confection du gâteau.
Comme de bien entendu, ils n’avaient, ni l’un ni l’autre, jamais trempé les mains dans la farine. Ils bataillèrent ferme pour essayer de faire quelque chose de présentable et de consommable. Mais comme c’était la période des vœux, Théo en fit un : en mettant une pièce d’or dans le gâteau il demanda que ce gâteau soit magnifique et délicieux. Lorsque les deux compères sortirent le gâteau du four en terre qu’ils avaient construit sur le camp, ils découvrirent, à la stupéfaction générale, une magnifique couronne, couverte de fruits confits, bien odorante, dorée à point. Tout le monde se régala et regretta que le gâteau ne fût plus gros. Honoré trouva la pièce d’or et le Roi Melchior lui remis personnellement sa couronne. Pendant quelques instants Honoré fut le Roi.
Depuis cette époque, tout le peuple provençal fête cet épisode biblique en partageant une couronne de fruits confits avec ses amis. Cette journée fut baptisée, en souvenir de cette mémorable partie de boules où Théo et Epi furent Fanny, Théo Fanny ou Epi Fanny, qui devinrent plus tard Théophanie ou Epiphanie.
Et bien sûr toute crèche digne de ce nom, possède les santons d’Epi et de Fanny.
Diéu nous fague la gràci de vèire l'an que vèn,
E se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens !